Thérapie brève

 

Dans la thérapie brève systémique orientée vers les solutions, le thérapeute repère les tentatives de solution qui chronifient ou aggravent le problème de son patient. Il prescrit des tâches soit au patient lui-même, soit à ses proches, afin de permettre au système de découvrir d’autres ressources. L’une d’elles permettra enfin le changement.

D’un point de vue historique, cette thérapie orientée vers la solution s’inscrit dans le courant de pensée et de recherche ayant pris le nom de la ville de Palo Alto en Californie, à partir de 1950.

 

> Pourquoi et comment une thérapie brève ?

Pour l’Ecole de Palo Alto, le patient souffre moins de ses souvenirs et de son passé inconscient que de son incapacité à résoudre ses problèmes du moment; et le critère prédominant du succès d’une thérapie est le résultat recherché d’un changement par rapport à la situation prévalente.

Dans cette optique, la recherche des causes et de la genèse d’un problème (qui est un processus nécessairement long et fastidieux), leur compréhension par le patient, ne sont pas considérées comme des conditions nécessaires pour provoquer ce changement.

 » La raison première pour laquelle on entreprend une thérapie n’est pas le fait qu’on recherche à être éclairé sur un passé auquel on ne peut plus rien changer, mais tient à ce que l’ont est insatisfait du présent et que l’on souhaite un avenir meilleur « 

Milton Erickson

Dans cette optique, le thérapeute ramènera constamment le patient au vécu du problème « aujourd’hui et maintenant » et à la description des comportements adoptés.

Dans l’optique de Palo Alto, les problèmes qui sont présentés au thérapeute ne persistent que du fait du comportement du patient et de son entourage. En modifiant ce comportement de façon adéquate, en introduisant un changement même minime dans la situation prévalente, le problème devrait être contourné ou éliminé.

La limitation dans le temps incite enfin le couple thérapeute-patient à être actif dans la recherche de solutions. Le système est mis sous tension et, si la thérapie venait à se prolonter, c’est que la stratégie adoptée pour résoudre le problème était soit inadéquate, soit inadaptée.

 

> Pourquoi et comment systémique ?

La dimension systémique est dominante dans l’approche de Palo Alto et elle modifie profondément notre interprétation des événements. On entend par « systémique » le fait qu’une personne doit être considérée au sein de l’environnement avec lequel elle interagit.

Dans toutes les maladies, on donne aujourd’hui une place prépondérante aux facteurs environnementaux et à ceux de la vie psychoaffective de la personne concernée. Traiter un patient sans prendre en considération l’ensemble de ses interactions avec son environnement équivaudrait à vouloir interpréter un roman en lisant une seule page, et tenter de guérir, par exemple, un enfant phobique sans toucher au système familial dans lequel il s’insère serait éphémère. Si la famille venait à modifier son comportement, le patient pourrait aussi bien changer sans effort thérapeutique sur lui-même, du fait uniquement que son ressenti du vécu et des conflits prévalents sera différent.

 

> Pourquoi et comment stratégique ?

Le modèle de Palo Alto est pour une thérapie active, le thérapeute agissant directement pour identifier le problème, fixer le but à atteindre et concevoir les interventions qui vont le permettre. Le thérapeute assume pleinement sa fonction d’agent de changement. Il est source d’influence et son plan d’action est guidé par le double souci d’efficacité et d’efficience dans la résolution des problèmes qui lui sont exposés.

L’approche est stratégique dans le sens qu’elle est toute orientée vers therapie-breve vert -15le but à atteindre, celui de provoquer chez le patient un changement, une modification des comportements, une rupture avec ses processus habituels. On y parviendra en amenant le patient de la position rigide et dysfonctionnelle qu’il avait au départ à une approche plus souple lui permettant de voir autrement « les choses de la vie », offrant ainsi d’autres interprétations du vécu. Celles-ci, couplées à de nouvelles expériences, provoqueront des réactions perceptives et réactionnelles moins douloureuses et de ce fait surmontables.

Le thérapeute gardera l’initiative de tout ce qui se produit au cours du traitement, il appliquera une approche spécifique pour traiter chaque problème individuel, il dispose pour cela d’un vaste répertoire de techniques et de certains protocoles ayant fait leurs preuves et qu’il devra savoir adapter de façon créative.